Alors que le monde s’attendait à une expansion du théâtre de la guerre, il n’en fut rien. Pour Oussama Bouchemakh, l’attaque iranienne a été concentré dans le temps et l’espace et s’est suffit d’une riposte formelle. Sans plus.
Entretien réalisé par Fayçal Oukaci
Journaliste, chargé des questions de sécurité
Le géopolitologue Oussama Bouchemakh à Sahelmédia estime à propos de l’attaque iranienne contre Israel qu’« il s’agit d’une opération ponctuelle circonscrite dans le temps »
Alors que le monde retient son souffle après cette escalade militaire, le géopolitologue Oussama Bouchemakh, enseignant en sciences politiques et consultant international garde la tête froide et estime qu’il s’agit d’un dialogue militaire à distance et que la surenchère de la violence déclenchée d’abord par l’entité sioniste va s’arrêter là.
« Pour comprendre la centralité de l’esprit central iranien et comment il se comporte dans des circonstances périlleuses et complexes comme celles-ci, deux points fondamentaux doivent être mentionnés parce qu’ils régissent cet esprit et ses contextes en général :
« D’abord, la centralité de l’idée de survie, c’est-à-dire la survie du modèle. Le régime iranien n’est pas un régime suicidaire, et préfère le pragmatisme de rester à un niveau mesuré et stratégique des principes révolutionnaires de base et de continuer à avancer vers ses objectifs. Il préfère largement cela à l’aventure révolutionnaire fervente consistant à créer un modèle de « héros » pleinement engagé à la lettre du slogan déclaré.
Le décodage de Oussama Bouchemakh
« Ensuite, la spécificité d’atteindre l’objectif souhaité, quelle que soit la quantité de sang versé sur le chemin. Seul l’atteinte de l’objectif peut déterminer la vitalité et la justesse de l’action et de la réaction dans différents contextes, et non l’idée de vengeance en premier.
« La stratégie de dissuasion est basée sur la manipulation des calculs de coûts et de bénéfices de l’adversaire, en créant une perception dans l’esprit de l’ennemi (camp des décideurs) qu’il est difficile d’atteindre les objectifs (privation) ; peur des mesures dissuasives (punition) ; et que la situation actuelle n’est pas si mauvaise (maintien du statu quo).
Qu’est-ce que la dissuassion?
« La dissuasion a une crédibilité qui doit être entretenue et elle résulte de capacités clairement visibles, ainsi que de la volonté et de la détermination de punir le franchissement des lignes de dissuasion connues.
« Les capacités doivent être exploitées de manière optimale pour générer la capacité de dissuasion nécessaire, mais elles sont insuffisantes face aux hésitations des dirigeants (décideurs).
« Si le décideur hésite dans un cas particulier, l’adversaire en tient compte lors de la crise suivante, ce qui peut accroître sa persistance et l’entraîner dans un faux optimisme qui le conduit vers la guerre ».