• jeu. Sep 19th, 2024

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La tête d’Iyad Ag Ghali sur un plateau au diner de l’Elysée: la grande frustration de Macron

La tête d'Iyad Ag Ghali sur un plateau au diner de l'Elysée: la grande frustration de MacronLa tête de Ghali sur un plateau au diner de l'Elysée: la grande frustration de Macron

 

Par Oukaci Fayçal

Journaliste, spécialiste des questions sécuritaires

      La tête d’Iyad Ag Ghali sur un plateau au diner de l’Elysée aurait été le meilleur cadeau que Barkhane pouvait offrir au président Macron pour son second mandat.

Ceci était d’autant plus nécessaire pour le locataire de l’Elysée qu’il n’avait rien à mettre au-devant d’un bilan rachétique, avant que le vent de contestation ne vienne finalement, balayer la France du Sahel.

Ainsi, une des plus grosses déception du président français Emmanuel Macron jusqu’à la fin de son premier mandat aura été celle de ne pas avoir pu capturer ou faire tuer le chef de la Jamaat Nosrat al islam wal muslim, la JNIM, Iyad Ag Ghali.

Iyad Ag Ghali, dans les sables fins de Kidal

Natif de Kidal, où il a encore de nombreux soutiens, ce qui explique sa capacité de trouver des reuges et des alliances partout où il va, celui-ci était chef , puis d’Al Qaida au Maghreb, avant d’être plébiscité à la la tête de Nosrat, un conglomérat de tous les groupes qui gravitaient autour de Abdelmalek Droukdel et qui ne sont pas affiliés à l’Etat islamique. C’est donc d’un grand chef qu’on parle.

Macron, dans ses tentatives désespérées de maintenir Barkhane sur place, en avait fait sa priorité. Drones, écoutes, agents secrets, intermédiaires, médiateurs, agents double et autres moyens avaient été mobilisés pour en venir à bout.

Le tempo était d’arriver à le neutraliser avant la présidentielle de mai 2022, pour des raisons évidentes de campagne électorale. Mais en vain. Iyad demeurait aussi insaisissable que les sables fins de Kidal, Tessalit et Aguel’hoc.

Pour les Français, ce n’est pas encore fini…

Lorsque survint la révocation des Français du Nord-Mali et leur remplacement par les Russes, l’Elysée fulminait de rage. L’humiliation était double: non seulement, militaires maliens et populations exigeaient le départ, « sans plus tarder », des Français, mais les Russes, leurs plus grands adversaires en Afrique, prenaient allègrement leur place.

Est-ce que le dossier Iyad est-il clos pour autant? Il serait plus judicieux de croire que non. Au contraire, à la faveur de la guerre en Ukraine et de l’internalisation du conflit, la crise se transposera bientôt en Afrique, contre les Russes, et la tête d’Iyad mise sur un plateau et offerte à Macron serait le plus beau des cadeaux dans sa période actuelle de disette politique et militaire.