La population de plusieurs localités du centre décrète un blocus après l’enlèvement de plus de 110 civils maliens et l’incapacité des pouvoirs centraux et locaux à l’endiguer les menaces terroristes.
Une semaine après l’enlèvement de plus de 110 civils à bord de trois bus de transport en commun dans le centre du Mali par de présumés jihadistes des populations du centre du Mali ont décrété un blocus sur plusieurs axes routiers pour demander à l’État malien d’assurer davantage son rôle de garant de la sécurité des biens et des personnes.
Les présumés jihadistes ont intercepté les trois bus entre les localités de Bandiagara et de Bankass dans le centre du Mali. Ils ont contraint les chauffeurs à prendre la direction d’une forêt avec les plus de 110 passagers civils à bord.
Bandiagara est une ville et une commune du Mali, chef-lieu du cercle de Bandiagara dans la région de Mopti dans le « Pays dogon ».
C’est également le nom porté par la falaise de Bandiagara. La ville de Bandiagara est située à 63 km à l’est du carrefour de Sévaré, d’où partent les routes de Mopti, Gao, Tombouctou, Bamako et du sud vers le Burkina Faso.
Dans cette ville cohabitent différentes ethnies (Dogons, Peuls, Bambaras, Malinkés…)
110 civils maliens otages
Depuis, plus de nouvelles de ces personnes désormais considérées comme des otages. Au sein de la population locale, les esprits s’échauffent.
Les jeunes de plusieurs localités du centre ont organisé des manifestations hostiles au gouvernement malien et bloqués des axes routiers. La situation est tendue.
Dégradation de la situation sécuritaire
Dans une déclaration rendue publique, plusieurs associations de la région de Bandiagara dénoncent « la dégradation de la situation sécuritaire sur place ».
« La région de Bandiagara est plongée dans le doute, le cauchemar », lit-on dans la même déclaration qui évalue à plusieurs centaines le nombre total de civils kidnappés ces dernières semaines dans le centre du pays.
Face à la persistance des attaques jihadistes, les forces vives locales dénoncent « l’inaction des forces armées et de sécurité » avant de menacer : Si l’État ne fait rien pour la libération de tous les civils enlevés, et pour ramener la sécurité, le mouvement de contestation va se durcir et s’étendre à d’autres localités