Par Imad Mohamed Amine
Journaliste, spécialiste des questions de sécurité
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Nous sommes dans une Région dénommée Liptako-Gourma située à cheval sur les frontières communes que le Burkina Faso, Mali et Niger partagent en commun et dont la superficie est de 370 000 km².
Compte tenu de l’importance du potentiel en ressources minières, énergétiques, hydrauliques, agropastorales et piscicoles que regorge cette région, l’idée de de se regrouper dans un organisme permanent pour l’exploitation en commun de ces énormes ressources, a germé, puis a été concrétisée par la signature d’un Protocole d’accord, le 3 décembre 1970 à Ouagadougou, donnant naissance à l’Autorité de développement Intégré de la Région du Liptako-Gourma.
Toutefois, les choses se sont développées de telle sorte qu’aujourd’hui, cette région, dite aussi Zone des Trois-Frontières, au lieu de créer richesse et bien-être des populations est devenue source des soucis sécuritaires les plus légitimes. Et pour cause: les groupes armées de l’Etat islamique au Grand Sahara y prolifèrent, devenant aujourd’hui, non plus des groupes, mais des armées terroristes.
Liptako-Gourma, le triangle de feu
La zone des « trois frontières », à cheval entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est une région particulièrement difficile à contrôler pour les gouvernements de ces trois États et où prolifèrent la contrebande et le terrorisme transnational. Les groupes armés y trouvent un terreau fertile dans cet espace où l’insécurité y est aggravée par la désertification, la pauvreté et les conflits communautaires pour l’accès aux ressources.
Depuis le début des années 2010, les groupes terroristes État islamique dans le Grand Sahara età un degré moindre, Al-Qaïda au Maghreb islamique y prospèrent. Entre Dori, Tillabéri et Gao, la sécurité des biens et des personnes n’est pas assurée, car cette zone est également le théâtre d’affrontements avec les djihadistes d’Al-Qaida et de l’État islamique. Les combats pour l’accaparement des teritoires fait rage.
Aujourd’hui, le Liptako-Gourma n’est pas uniquement, un danger pour les trois pays qui le représentent, mais c’est aussi l’épicentre du «dijhadisme sahélien», qui est venu se greffer à la prolifération des groupes armés et aux affrontements ethniques.