• mar. Nov 5th, 2024

Sahel Media

L'oeil qui ne se ferme jamais sur la triple région maghrébo-saharo-sahélienne

La liste des meilleurs services de renseignement au monde: une imposture occidentale

La liste des meilleurs services de renseignement au mode: une imposture occidentaleLa liste des meilleurs sces renseignement au mode: une imposture

 

La liste des meilleurs services de renseignement au monde établie chaque année par les médias occidentaux, selon des agendas politiques et de marketing, n’a plus pris sur les Africains. Le Sahel a donné la claque à beaucoup d’entre eux.

Beaucoup de ces services n’ont rien vu venir, ni à Gaza, ni au Mali, au Niger, au Burkina Faso et ailleurs. la déroute a été totale et l’échec reconnu en interne.

Toutefois les médias dont ils se servent au niveau planétaire continuent à nous servir du réchauffé, une soupe de mauvais gout qu’ils feraient mieux – s’ils étaient bien inspirés –  de ne plus nous servir.

Des services de renseignement à la réputation surfaire

Dans un contexte géopolitique tendu, alors que le monde est en proie à plusieurs guerres, chaque grand pays doit se doter d’un service de renseignement digne de ce nom. Si toute tentative de comparaison peut s’avérer hasardeuse en raison des différences de missions, de budgets, d’effectifs ou de contexte juridique et politique, certains services, historiques, bénéficient de savoir-faire reconnus, nous affirment les médias occidentaux.

Toutefois, au vu des derniers grands échecs du renseignement occidental, il est utile de parler d’une imposture occidentale. Imaginez que une semaine seulement avant les attaques du 7 octobre, Jack Sullivan, conseiller à la sécurité nationale à la Maison-Blanche, parlait de « Gaza tranquille » et d’un calme chronique entre Palestiniens et Israéliens. le mossad non plus n’a rien vu venir, ni le Shin Beth.

La DGSE également a été emporté par le souffle chaud du Sahel. Le jour même où Bazoum a été déposé au Niger, il y a eu à l’Elysée une réunion au sommet entre le Président Emmanuel Macron et ses services de sécurité et il a eu ce mot dont la charge émotionnel a glacé la sang chez les responsables de la DGSE présents: « Après le Mali, le Niger? Trop, c’est trop! », a-t-il martelé.

Une imposture toute occidentale

Pourtant, on continue à nous présenter la Central Intelligence Agency (CIA) comme le must du must. Evidemment qu’elle demeure un service puissant, parce que les Etats Unis lui donnent des moyens colossaux. Mais sa réputation tend aujourd’hui vers le bas, les services russes et chinois lui dament souvent le pion depuis ces deux dernières années.

La CIA est créée en 1947 pour remplacer l’OSS (dont dépend le célèbre agent 117 dans les romans et les films) et demeure, de l’avis des spécialistes, l’un des services de renseignement les plus efficaces au monde. Et pour cause, si son nombre d’employés et son budget sont classifiés, des documents rendus publics par Edward Snowden (un ancien membre de l’agence) indiquent que la CIA emploie 22.000 personnes environ pour un budget de 15 milliards de dollars chaque l’année.

Couplée à la National Security Agency (NSA), les deux agences emploieraient pas moins de 80.000 personnes. La spécialité de la CIA réside notamment dans la déstabilisation de gouvernements à travers le monde. En Europe centrale, en Afrique, en Asie, mais surtout en Amérique du Sud. Toutefois, la CIA n’a pas réussi a anticiper certains événements marquants, comme l’invasion de la Corée du Sud, qui déclenche la guerre en 1950, le déploiement de missiles soviétiques à Cuba en 1962, l’invasion du Koweït par Saddam Hussein en 1990… et surtout les attentats du 11 septembre 2001, passés littéralement sous les radars de l’agence.

Pourtant, sur les cinq dernières années, les échecs de la CIA ont été énormes.

Le Secret Intelligence Service (SIS), aussi appelé Military Intelligence section 6 (MI6), est connu de tous comme la maison mère qui organise les missions de James Bond. À l’image des scénarios de la saga, ses activités principales consistent en l’espionnage et le recueil d’informations pour protéger la famille royale et le pays. Si l’espion 007 est totalement le fruit d’un script à la sauce hollywoodienne, le service est bel et bien actif et met en œuvre des opérations d’infiltration, ainsi que des opérations politiques, parfois militaires, partout à travers le monde.

La fascination autour du MI6, au point que le cinéma ou la littérature en a presque tout dit ou fantasmé, réside dans l’excellente communication de ses services. Cela lui permet d’apparaître pour beaucoup de non spécialistes comme l’un des meilleurs services au monde, même si ses capacités sont en réalité jugées inférieures à celles des «grands pays» (États-Unis, Russie et Chine). Par ailleurs, le SIS ou MI6 tient également son efficacité dans son étroite collaboration avec les services américains et de certains pays du Commonwealth (Australie, Nouvelle-Zélande, Canada).

Pour le service britannique, qui s’est joué longtemps des arabes pour fractionner l’Empire ottoman lui créant des oppositions de toutes parts, entame sa période de vaches maigres. Sa réputation continue à se ravitailler du cinéma et des films de James Bond 007.

Le Mossad a été le grand perdant en 2023-2024. Créé en 1949, l’Institut pour les renseignements et les affaires spéciales, raccourci en Mossad (pour Institut), tient son efficacité de la spécificité géographique et historique de son pays. En effet, Israël est un tout petit territoire entouré de pays plutôt hostiles à son égard. Sa survie dépend donc principalement de la qualité de ses services de renseignement. Le Mossad se caractérise notamment par une capacité  d’intervention planétaire grâce à sa diaspora, dont les fameux Sayanim constitue sa force d’information, en  coopèrant sous des formes méconnues et insoupçonnées à ses opérations, et contribuent à son financement.

Révoqué du Sahel, et de quelle manière!

La Direction générale de la Sécurité extérieure, aussi connue sous les noms «La Piscine» (pour sa proximité de la véritable piscine de Tourelles, dans le XXe arrondissement de Paris), «Mortier» (pour la rue des Mortiers), la «Centrale», ou encore la «Boîte», s’est construite sur des savoir-faire issus des services de la France libre – c’est-à-dire opérant sur leur propre territoire alors occupé, pendant la Seconde Guerre mondiale. Le service a  évolué depuis sa création grâce à l’action de ses directeurs successifs, notamment dans le domaine technique où il a comblé son retard. Il compterait aujourd’hui environ 6.500 agents pour un budget qui devrait arriver à près d’un milliard d’euros en 2030.

Mais la DGSE, bien qu’elle entretienne encore une couverture mondiale, n’a pas les moyens des services de renseignement extérieur américains, russes ou chinois.

Un grand fait symbolique : l’opération Serval, qui au final a mal tourné, laissant la place à Barkhane, qui à son tour, a été révoqué au Mali de la manière humiliante qu’on connait.

Le BND, Service fédéral de renseignement (Bundesnachrichtendienst ou BND, créé sous l’impulsion des Américains, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, afin de surveiller l’URSS et l’Allemagne de l’Est, fait également pâle figure. Durant toute la Guerre froide, le BND, face à son frère ennemi de RDA, la Stasi, a connu ses heures de gloire et en fournissant au monde entier, et notamment aux Américains, des informations sur le bloc soviétique.

Le BND disposerait actuellement de 6 bureaux secondaires et près de 7.000 agents. Côté organisation, le service est composé de 13 sections qui couvrent de nombreux secteurs (relations extérieures, diplomatie, électronique, terrorisme, chimie, développement technique…)

L’incapacité des services allemands a prévoir la sabotage par les Américains du North-Stream a été le fait le plus important de l’année 2023. Le BND traine depuis lors un boulet incommodant…