Deux courtes lignes dans le Journal officiel du mardi 9 juillet. C’est tout ce qu’il a fallu pour officialiser le retrait de la nationalité française par décret, signé la veille, du militant panafricaniste et farouche adversaire de la présence française en Afrique, Kemi Seba, condamné à plusieurs reprises pour violences, menaces, antisémitisme et incitation à la haine raciale.
Il y est mentionné sous son vrai nom, Stellio Gilles Robert Capo Chichi, né le 9 décembre 1981 à Strasbourg.
Toutefois, la France ne le décoit pas de sa nationalité française pour ces motifs, mais pour l’influence qu’il a, comme d’autres africanistes, en Afrique, notamment pour ses positions anti-Françafrique.
La France aux deux visages
Le ministère de l’intérieur avait engagé une procédure de retrait de la nationalité française de Kemi Seba, possédant également la nationalité béninoise par ses parents, sur la base de l’article 23-7 du code civil : « Le Français qui se comporte en fait comme le national d’un pays étranger peut, s’il a la nationalité de ce pays, être déclaré, par décret après avis conforme du Conseil d’Etat, avoir perdu la qualité de Français. »
Le décret, pour entrer en vigueur, doit obtenir un avis favorable de la section de l’intérieur du Conseil d’Etat. Le caractère contraignant de l’avis, qui n’a pas été rendu public, fait débat entre les différents juristes consultés par Le Monde