• mar. Nov 5th, 2024

Sahel Media

L'oeil qui ne se ferme jamais sur la triple région maghrébo-saharo-sahélienne

Exclusif. Affrontements sanglants à Tajoura et Misrata : le clan Haftar sème le chaos en Libye (vidéo)

Affrontements sanglants sécuritaires à Tajoura et Misrata : le clan Haftar sème le chaos en LibyeLe clan Haftar sème le chaos en Libye

Imad Mohamed Amine

Journaliste, analyste politique

Publié le 10 août 2024 à 14h56mn; mis à jour à 17h15

La ville libyenne de Tajoura a été le théâtre de sanglants affrontements entre factions libyennes rivales, alimentées militairement par le clan Haftar. Les affrontements de Tajoura se sont déroulés vendredi 9 août, et ont fait 9 morts et 16 blessés, dont un civil.

Des convois militaires appartenant à la « Force conjointe Misrata » étaient stationnés dans les régions de Quwai’a et Qasr al-Akhyar, à l’est de Tajoura, à la suite de violents affrontements entre les brigades Rahba al-Dur’a et celles de la Martyr Sabria.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux – et que vous pouvez visionner ici– montrent d’importants convois militaires se dirigeant vers la région de Tajoura, tandis que la porte de la ville orientale de Qarabulli, au nord-ouest de la Libye, située à environ 60 kilomètres de la capitale Tripoli, était fermée, au milieu d’un important déploiement de véhicules militaire (voir la vidéo).

Tajoura, enjeu sécuritaire

Parallèlement à ces mouvements, d’autres séquences vidéo montrent des forces militaires affiliées à Tajoura se préparant à repousser toute éventuelle ingérence extérieure à la ville, ce qui reflète l’escalade des tensions sécuritaires dans la région.

Selon nous sources sur place, la Brigade Bashir Al-Baqara, commandant de la Brigade Rahba Al-Duru’, connue sous le nom de Brigade « Al-Baqara », a pris le contrôle du quartier général de la Brigade Sabria, dirigée par Abdul Muti bin Ramadan, dans le cadre du plan de contrôler Tripoli et éliminer certaines des factions armées qui y activent.

La coalition comprend le Conseil de dissuasion pour la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, la Brigade Al-Baqara, Ayoub Aburas, Haitham Al-Tajouri, Hashem Bishr et Oussama Juwaili. Nos sources ont confirmé que cette alliance est soutenue financièrement et militairement par le général Saddam Haftar.

Des sources militaires de la ville de Tajoura ont indiqué à sahelmedia que des négociations sont en cours pour éviter tout nouveau combat armé entre les « Forces de Tajoura » et la « Force conjointe de Misrata », dans le but de calmer la situation et d’éviter une escalade de la situation sécuritaire.

Dans une démarche visant à apaiser les tensions, les dirigeants des Brigades et Brigades Révolutionnaires de Misrata ont publié une déclaration dans laquelle ils ont appelé à la retenue et à ce que la voix de la sagesse et de la raison prévale dans la gestion de cette crise, soulignant l’importance du maintien de la sécurité et de la stabilité et le souhait des Libyens d’éviter toute escalade qui pourrait entraîner de graves répercussions.

Intercessions criminelles

Les cheikhs et notables de Tajoura ont également mis en garde le Conseil présidentiel libyen contre l’intervention de toute force extérieure pour sécuriser la région, menaçant de déclencher une guerre qui ne s’arrêtera pas.

Les habitants du souk Al-Jumaa, à l’ouest de Tajoura, ont également exprimé leur soutien à cet avertissement, considérant ce qui s’est passé à Tajoura comme une affaire interne qui ne nécessite pas d’intervention extérieure.

Le Haut Conseil présidentiel et le gouvernement de l’Union nationale de Dbeibeh (reconnu par la communauté internationale) ont dénoncé les manoeuvres militaires du clan Haftar; la première institution a ordonné à tous les militaires de se conformer uniquement aux ordres de l’état-major de l’armée de Tripoli, seule instance militaire légitime.

Nos sources à Tajoura affirment que l’aide militaire de Saddam Haftar aux belligérents a été un élément aggravant de la sécuritaire. Et ce après avoir fait monter la pression sur les pays voisins, après la marche militaire illégitime sur Ghadamès.