• mer. Sep 18th, 2024

Sahel Media

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Pourquoi la « stratégie de la terreur » développée par Wagner au Nord-Mali a échoué

Les exactions de Wagner aprlent d'elles-mêmes

Par Imed Eddine O.

Journaliste d’investigation

L’échec du groupe paramilitaire russe Wagner au Nord-Mali est principalement dû au rejet des populations locales de sa stratégie de la terreur.

En cherchant a terrifier la rébellion du nord, Wagner s’est mis à dos les populations, et lorsque une puissance n’arrive pas à gagner la sympathie d’une population, sa défaite sera une question d’heures.

La nature du terrain et l’immensité de ces terres inhospitalières, conjuguées à la puissance de feu des Mouvements de l’Azawad ont paraphé cette défaite, qui à la source, était signée par la main des populations civiles.

Wagner a souvent procédé par des modes opératoires criminelles, l’essentiel étant de mater toute résistance. C’était se mettre le doigt dans l’oeil que de ne pas étudier l’anthropologie de la région, ses tribus, son histoire, ses composantes humaines et les clivages nord-sud.

Echec de la stratégie de la terreur

Wagner s’est rendu d’autant plus coupable que ses « descentes » dans les villages du Nord-Mali, notamment à Menaka, Kidal, Taoudenni, etc. se sont traduites par des exactions. Tant et si bien qu’au lieu d’avoir à combattre des groupes armés, c’est toute la population qui s’est levé contre Wagner et travaille de concert avec son aile militaire à creuser la tombe des russes.

La bourbier de l »Azawad est est vaste espace de sables et rocs d’où il est pratiquement impossible d’en sortir indemne.

Ajoutant foi à la propagande de guerre qui se distille contre les chefs du Cadre stratégique permanent et la Coordination des mouvements de l’Azawad, les russes ont agi comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, fouillant tout, détruisant tout, tuant les suspects, y compris des enfants et pillants les commerces des citoyens.

Plusieurs vidéos, disponibles sur les sites proches des mouvements de l’Azawad, trahissent les modes opératoires de Wagner, rendent compte de la stratégie de la terreur adoptée et mettent gravement en demeure les Russes.

Certaines photos et vidéos en notre possession sont choquantes et ne peuvent être livrées à la lecture publique, avec des têtes coupées de jeunes bergers, soupçonnés d’être des indicateurs

Documents irréfutables

Des exactions des Russes on en a beaucoup dit, lu et entendu, mais cette somme de faits documentés démontrent aujourd’hui, clairement, à celui qui veut bien étudier le sujet, que les Russes sont arrivés au Nord-Mali avec des aprioris et ont été très mal conseillés. Cela n’enlève rien à leurs dispositions déjà répréhensibles, voire parfois criminelles.

Wagner a opéré avec beaucoup de nuisance contre les populations civiles, et les scènes de pillage de magasins, emportant des sacs de denrées alimentaires de première nécessité, ont fini d’afficher ce groupe comme un ramassis de bandits et de terroristes, de sorte que lorsque Bamako traitent les chefs du CSP de « terroristes » (et c’est son droit), il faut également écouter les Azawadis traiter Wagner de terroristes et vous montrer les photos de leurs enfants retrouvés corps sans têtes ou retouvés têtes sans le corps ou retrouvés calcinés et carbonisés, après avoir été aspergés de carburant et brûlés vifs.

Si Wagner s’est occupé des terroristes du Nord-Mali et de la région des Trois-Frontières, il aurait gagné le défi; mais ce ne fut pas le cas. Aujourd’hui, le Kremlin, au risque de déplaire à Bamako, étudie la possibilité de démanteler ce groupe et le rapatrier au front russe. Avec la fin de l’été, l’hiver sur le front russo-ukrainien risque d’être rude…