Amélia Adjou
Journaliste
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Plus d’un millier de Tunisiens dont beaucoup de jeunes et de femmes ont manifesté vendredi « en défense des droits et libertés », à moins d’un mois d’un scrutin présidentiel où le chef d’Etat sortant Kais Saied brigue un deuxième mandat.
En Tunisie, une partie serrée se joue
Au moins une vingtaine d’opposants dont des figures comme l’islamiste modéré Rached Ghannouchi et Abir Moussi, une nostalgique des régimes Habib Bourguiba et Ben Ali, ainsi que d’anciens ministres et hommes d’affaires, ont été emprisonnés à partir du printemps 2023 pour diverses accusations dont celle de « complot contre la sureté de l’Etat ».
Elu démocratiquement en 2019, le président Saied, en lice pour un deuxième mandat le 6 octobre, est accusé de dérive autoritaire depuis qu’il s’est octroyé les pleins pouvoirs à l’été 2021.
Les militants étaient rassemblés à l’appel d’un nouveau « Réseau tunisien pour la défense des droits et libertés », créé début septembre et formé entre autres de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, l’Association des femmes démocrates ou le Forum tunisien des droits économiques et sociaux.
Le président Saied sur la corde raide
L’équipe de la campagne électorale du candidat Ayachi Zammel qui se trouve actuellement en détention, est autorisée à mener normalement la campagne en faveur de leur candidat, a indiqué, vendredi 13 septembre, Nejla Abrougui, membre de l’ISIE à l’agence TAP. La direction de campagne du candidat en détention est tenue d’annoncer son programme 48 heures à l’avance, ajoute la même source.
Dans ce contexte tendu, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a annoncé vendredi la création d’un « comité de soutien international aux libertés en Tunisie », composé de 20 membres de 13 pays dont l’Iranienne Shirin Ebadi, pour « ne pas abandonner la Tunisie à la dictature et à la misère économique ».
Le comité réclame « des élections libres et transparentes et la libération de toute personne injustement détenue ».