Au milieu des tourments de la guerre civile au long cours qui secoue la Libye, la Banque centrale de Tripoli, capitale du pays, a tenu bon grâce à Sadiq Al-Kabir, son gouverneur, nommé après le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011, et qui a réchappé à deux guerres civiles et à six Premiers ministres.

La Libye a connu deux gouvernements, deux Parlements, deux appareils judiciaires et sécuritaires, mais Al-Kabir, bureaucrate aux manières feutrées, a su préserver un semblant d’unité, supervisant et diffusant une monnaie unique depuis sa jolie banque sur le front de mer.

Le 26 août, la Libye a perdu ce pilier. Al-Kabir a été évincé par le gouvrnement Dbeibeh, pourtant un allié de longue date, et a été contraint de s’exiler en Turquie.

Haftar profite de la crise au maximum

Faisant montre de souplesse, le Conseil présidentiel libyen lui a alors cherché un successeur ainsi qu’un nouveau conseil d’administration. “La personne qui occupe ce poste n’a aucune autorité juridique”,