Après plus de six décennies de rébellion et d’affrontement avec le gouvernement central de Bamako afin d’établir un État indépendant dans le nord du Mali, les Azawadis ont quitté la région de Kidal, laissant leurs fiefs aux forces armées maliennes.
Toutefois, ils n’ont pas perdu espoir d’avoir un Etat bien à eux; pourtant cette idée a été oubliée et les Azawadis ont paraphé les Accords d’Alger de 2015, lesquels réaffirme l’unité du Mali et la sacrélité de la souveraineté territoriale.
Pourtant, avec la mise entre parenthèse des accords d’Alger et la reprise des hostilités, Bamako a réveillé les viuex démons de la rébellion, qui s’exprime aujourd’hui ouvertement sur la nécessité de couper les ponts avec Bamako et le pouvoir de la junte.
Les Azawadis déterrent la hache de guerre…
Les Amazighs du Mali ont réussi à s’emparer de la région de Kidal depuis 2012, mais le Conseil militaire de transition au pouvoir à Bamako, qui a annoncé son intention de récupérer toutes les terres, a préféré la confrontation militaire et a commencé à lancer d’intenses campagnes, jusqu’à son entrée récente dans Kidal, une victoire hautement symbolique, mais vite oubliée par la défaite retentissante de Tinza.
En remportant une victoire de qualité à l’écho médiatique mondiale, les Azawadis se sentent subitement mis au devant de la scène politique internationale.
Désormais, la partition du pays est revenue dans le discours de la rébellion, et c’est une bien mauvaise nouvelle pour Bamako, pour les raisons ethnographiques et communautaires que l’on va énumérer.
C’est quoi l’Azawad?
La communauté azawadie au Mali est composée de plusieures tribus qui englobent les Touaregs, les Arabes, les Peuls et les Touaregs et représente 35 % des Azawadis, tandis que les Arabes représentent 25 %. La population de l’État du Mali est d’environ 22 millions d’habitants.
La superficie des régions de l’Azawad (Kidal-Tombouctou-Gao) est de 822 mille kilomètres carrés, soit 66% de la superficie totale de l’État du Mali, qui s’élève à un million 240 mille kilomètres carrés.
Les Azawadis situés au nord du pays se sentent abandonnés par le pouvoir central, situé loin au sud du pays. Zéro investissement au Nord-Mali, zéro projets porteurs et zéro développement. La cassure entre Bamako et ses compatriotes du nord est totale et sans appel.
Pourtant, le véritable problème sécuritaire de Bamako était le terrorisme, qui menace de l’avaler dans un seul baillement. Et là, sans l’adhésion des populations du Nord-Mali, les FaMa, même appuyées par les Wagner, demeurent impuissants. L’adhésion de l’Azawad à la démarche était la condition sine qua non de la réussite.
Le début de la rébellion
Après l’indépendance du Mali de la France en 1960, les régions du nord sont restées isolées du développement économique et social. Les mouvements azawadiens se sont donc révoltés contre le gouvernement de Bamako et ont pris les armes en 1963 pour exiger un État indépendant avec Kidal pour capitale.
La révolution de Kidal reposait sur le principe de l’intégration touarègue au Sahara, divisée par les colonisateurs français entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Cependant, le régime de l’ancien président malien Modibo Keita était strict et cruel envers la population qu’il confronta à la répression la plus sévère, jusqu’à imposer son contrôle sur la région en 1964.
Les rébellions de 1991, 2006 et 2014-2015 ont toutes été solutionnées par l’Algérie, qui, aujourd’hui, de trouve dans le viseur de Bamako. Une bien curieuse manière de remercier son puissant voisin du nord…