Maroc-Mauritanie-Émirats: un Pacte bling-bling sans lendemain? Les trois pays lancent une nouvelle ligne économique.
Voilà pourquoi il s’agit d’un « effet d’annonce » sans lendemain
L’annonce a été faite sur plusieurs médias tambours battant, ce qui a immédiatement renseignement sur une volonté affichée de faire le buzz.
L’information disait que le Maroc, la Mauritanie et les Émirats Arabes Unis (EAU) ont joint une même volonté politique pour réaliser un grand projet stratégique le long de la côte atlantique du Maroc et de la Mauritanie. Les diverses visites entre officiels marocains et mauritaniens ont déblayé le terrain, avant la « grande annonce ». Les Emirats arabes unis ont joué le rôle de « facilitateur » et de sous-traitant au profit d’une entité tierce, dont personne n’est dupe ni des objectifs ni encore moins de l’identité.
Maroc-Mauritanie-Émirats: un Pacte bling-bling
On s’en souvient, lors d’une rencontre à Dubaï, le roi Mohammed VI, le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et le président émirati Mohamed Ben Zayed ont évoqué cette ambitieuse initiative commune. Ce projet est présenté aux médias mainstream comme un jalon majeur dans la coopération entre les trois pays.
Cette nouvelle initiative survient peu après une rencontre à Casablanca entre Mohammed VI et Mohamed Ould Ghazouani. Les deux dirigeants ont exprimé leur satisfaction quant à la coopération positive entre leurs pays. Cette collaboration, qui avance d’un pas, qui recule de deux, semble trouver dans ce projet un nouvel élan, mais rien n’est encore fait.
Car, entendons-nous bien, il ne s’agit là que de discussions qui ne sont, à bien y regarder, qu’à un stade préliminaire, malgré le fait que, selon ses promoteurs, un accord de principe ait été trouvé.
Une transaction aux contours flous
Si pour les deux pays maghrébins, le projet ne se limite pas à des retombées économiques, mais vise également à renforcer les liens entre les deux Etats, malgré que les détails du plan restent inconnus, l’implication des Émirats est considérée par les cercles diplomatiques comme une avancée significative pour la région, après avoir été balayé de la Syrie, sur laquelle le régent d’Abou Dhabi misait beaucoup.
Dans cette transaction aux contours flous, les Émirats jouent un rôle clé en tant que partenaire financier, à l’instar de leur implication dans d’autres projets au Maroc. Le fonds Wessal, créé en 2011 avec la participation des Émirats et du Qatar, en est l’exemple type. Ce fonds a investi massivement dans le secteur touristique dans des villes telles que Rabat, Casablanca et Tanger.
N’ayant rien à y gagner, les Emirats s’incrustent dans le projet pour changer de tactique et tenter de toucher plusieurs buts : trouver la parade à l’échec syrien, couper l’ « élan maghrébin » de Nouakchott et renforcer sa présence dans le littoral atlantique. Autant d’objectifs inavoués, visibles ou cachés, qui ne sont pas prêts à être réalisés dans un monde en pleine phase de reconstruction.
Le puzzle syrien n’a pas encore été placé dans le décor de son ensemble, de même que la prise des fonctions du président Trump, la fin des deux guerres, en Ukraine et à Gaza, le développement des prises de positions en Irak et des Houtis au Yemen, le Liban, l’Iran, etc. Autant de paramètres qui décideront du sort du monde de demain…
O.F.