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Sahel Media

L'oeil qui ne se ferme jamais sur la triple région maghrébo-saharo-sahélienne

L’intrigante visite du clan Haftar dans les capitales des pays du Sahel

Juil 30, 2024
L'intrigante visite du clan Haftar chez le capitaine Traoré à OuagadougouSaddam Haftar chez le capitaine Traoré à Ouagadougou

I.Med

Journaliste, analyste

Le clan Haftar, qui contrôle l’est de la Libye, avance vers le sud pour prendre le Fezzan, notamment la région de Ghadamès, se positionne au Sahel avec les régimes au Tchad, Mali, Niger et Burkina Faso.

En quête de légitimité internationale, le clan du maréchal veut mettre sur rails un stratégie sahélienne qui ne trompe pas, après ses déboires à se faire accepter par les puissances occidentales.

En quête de légitimité sur la scène internationale, le gouvernement parallèle de Benghazi renforce ses relations diplomatiques avec les régimes militaires en place au Burkina Faso, au Tchad et au Niger.

Le clan Haftar au Niger

Le 9 juillet, un jet privé Gulfstream G450 menait Saddam Haftar, le fils de son père Khalifa à Ouagadougou. Une visite sur la pointe des pieds. Ni les autorités burkinabées ni celles de Benghazi n’ont médiatisé la visite.

Pourtant, une photo de Saddam Haftar en treillis au côté du capitaine Ibrahim Traoré, le chef de la junte burkinabée, publié sur les réseaux sociaux, confirmait l’événement.

Déficit de crédibilité

Promu, le 15 mai, chef d’état-major des forces terrestres de l’autoproclamée Armée nationale libyenne de son père, Saddam Haftar se rapproche des régimes en place au Sahel. Le lien, c’est la Russie et Wagner. Sauf que pour l’homme fort de Benghazi, c’est plus la milice turque, SADAT, en plus de la milice russe Wagner.

La visite a eu lieu trois jours après la création de la Confédération des États du Sahel entre les régimes militaristes qui ont mis la main sur le pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

Face au « lâchage » occidental (des tribunaux étasuniens l’ont condamné pour crimes de guerre), c’est la France qu’il cherche le plus aujourd’hui; d’autant que la France « a créé un « Commandement pour l’Afrique » confié, le 26 juin, au général Pascal Lanni. Sa mission : nouer des « partenariats de sécurité avec les pays qui le demanderont », afin d’abord de collecter du renseignement pour la lutte antiterroriste, rapportait Le Canard enchaîné dans son édition du 14 juillet.