Imed Eddine O.
Journaliste
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Il y a quelques jours, Abdelhamid Dbeibeh a été fragilisé par une décision de Salah Aguila, le président du Parlement – basé à Tobrouk -tout aussi illégitime que le premier.
Il est vrai que la décision de Salah Aguileh de destituer Abdelhamid Dbeibeh est sans effet immédiat, mais elle a sa symbolique de révocation politique.
Le gouvernement Abdel Hamid Dbeibah, aussi appelé gouvernement d’unité nationale (GNU), est le gouvernement de la Libye depuis le 15 mars 2021.
Il succède aux deux gouvernements rivaux de Fayez el-Sarraj et Abdallah al-Thani.
Abdelhamid Dbeibah est choisi le 5 février 2021 par le Forum de dialogue politique libyen parrainé par l’ONU pour succéder à Fayez el-Sarraj au poste de Premier ministre de Libye.
Le 21 septembre 2021, la Chambre des représentants avait voté une motion de censure par 89 députés sur les 113 présents. Le gouvernement assurait jusque-là l’intérim, mais avait le bénéfice de la reconnaissance de la communauté internationale.
La Turquie protectrice de Abdelhamid Dbeibeh
Toutefois, c’était la Turquie qui assurait la défense du GUN face aux manœuvres militaires du maréchal Haftar, soutenu par les Emirats, l’Egypte et la Russie.
Lors de la marche sur Tripoli, ce sont les drones turcs qui ont eu raison de l’armée de Haftar qui rebroussé chemin à moins de 100 km de Tripoli, alors que la chute du Gouvernement Dbeibeh était certaine.
Changement de cap, deal et menées de sous-sol
Changement de cap pour la Turquie? Deal avec la Russie et l’Egypte? Largage de Dbeibeh? Tout cela à la fois?
Il est utile de noter ici que Dbeibeh a tout permis, tout donné à Ankara, jusqu’à devenir la cible de ses propres partisans qui lui reprochent d’avoir été très soumis à la Turquie, au détriment même des intérêts de la Libye. Mais cette forme de vassalité semble avoir atteint ses limites et Ankara pense que le moment est venu de changer de cheval politique.
Il est prématuré de dire laquelle de ces options est la plus vraisemblable, mais la position de la Turquie laisse le voisinage immédiat de la Libye, la Tunisie et l’Algérie, principalement, dans une position de suspicion vis-à-vis d’Ankara. Car chaque changement de car est synonyme de tensions entre les pays du Maghreb.
Il est très attendu d’ailleurs que ces pays aient dans les prochains jours un langage plus « musclé » avec Ankara. Quand à Dbeibeh, le sort parait d’ores et déjà scellé.