I.Med Amine
Journaliste, analyste politique
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Des centaines de migrants cladestins empêchés de fuir vers l’Espagne; au Maroc, c’est la misère sociale, derrière les cartes postales
Images d’un autre monde, d’une autre époque, d’une autre dimension ; fini le mythe du Maroc séduisant, attirant des milliers de touristes ; finie encore la carte postale Fez, Meknès et Marrakech qui chantent comme les sirènes de l’Odyssée. Là c’est du terre-à-terre, du concret, de l’image choquante et brutale : des milliers de Marocains veulent fuir le Maroc.
Au Maroc, la presse, dominée par Aziz Akhennouch, essaye de présenter ces flux de migrants marocains vers l’Espagne, comme étant des Africains non des Marocains, mais cela ne prend pas, parce qu’ils étaient quelques dizaines de sub-sahariens, mais des centaines de Marocains.
Le Maroc, au-delà des cartes postales
Preuve en est, l’agence de presse espagnole EFE confirme que les jeunes migrants sont pour la plupart des Marocains, bien que certains viennent d’autres pays d’Afrique,
La journée de dimanche surtout a été marquée par de fortes tensions dans la région, des centaines de personnes s’étant rassemblées à la frontière à la suite d’appels lancés sur les réseaux sociaux en faveur d’une tentative de migration de masse.
La police marocaine a empêché des centaines de migrants de passer à Ceuta, après que des dizaines d’entre eux ont réussi à franchir la première barrière frontalière entre le Maroc et l’enclave espagnole. Ils ont tous été interceptés avant de pouvoir passer en territoire espagnol.
Mais hier, il y a eu de nouveaux appels sur les réseaux sociaux pour un afflux massif de migrants du Maroc vers l’Espagne. De ce fait, les autorités marocaines prévoient une nouvelle approche massive d’immigrants marocains, tunisiens et algériens vers les villes de Ceuta et Melilla
Après les tentatives avortées du week end, les réseaux sociaux sont à nouveau remplis de messages appelant les jeunes du Maroc et de tout le Maghreb à franchir illégalement la frontière de Tarajal à Ceuta et la clôture de Melilla.
Appel à un départ collectif massif
Les hashtags #OnVousVoitLe15/9 et #15/9FnideqCeuta ont été les plus partagés par les activistes, qui ont mobilisé des milliers de personnes, principalement des jeunes hommes, pour franchir les frontières de Ceuta et Melilla. Cette fois-ci, le mode opératoire est le même. A travers le réseau social X et Tik Tok, des centaines de comptes, ont mobilisé les marches vers les frontières de Ceuta et Melilla.
Les enclaves espagnoles jumelles de Ceuta et Melilla sont les seules frontières terrestres entre l’Afrique et l’Union européenne, et toutes deux ont connu des vagues massives occasionnelles de migrants tentant de franchir la frontière pour rejoindre l’UE.
Tous les médias locaux et internationaux, hormis ceux de la désinformation, ont rapporté que des centaines de jeunes Marocains avaient réussi à atteindre Fnideq, la ville la plus proche de Ceuta, avant que la police ne les appréhende dans la nuit et ne les renvoie chez eux.
Les leçons à tirer ? C’est que derrière les cartes postales, la misère sociale ; c’est la normalisation avec l’entité sioniste qui a des effets contraires à ceux pressentis ; c’est la mal vie, c’est le gouvernement Akhennouch qui arrive à saturation.
L’Espagne avait déjà accusé auparavant le Maroc de faire du chantage avec les flux de migrants, mobilisés chaque fois pour le « grand rush ».