Les djihadistes et leurs alliés, qui mènent une vaste offensive dans le nord-ouest de la Syrie contre le régime, se sont rapprochés vendredi de la ville d’Alep, qu’ils ont bombardée, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et les médias d’Etat syriens.
Des éléments affiliés à Al Qaida, soutenus par les Occidentaux, avancent, lourdement armés. Il s’agit d’un grave développement, premier depuis 2020.
Le terrorisme réactivé: pourquoi? pour qui?
Il s’agit des plus violents affrontements depuis 2020 dans le nord-ouest de la Syrie, où la province d’Alep, en grande partie aux mains du régime de Bachar Al-Assad, jouxte le dernier grand bastion rebelle et djihadiste d’Idlib.
Les combattants de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC, Organisation de libération du Levant) et des groupes qui leur sont alliés, dont certains proches de la Turquie, sont parvenus vendredi matin « à près de 2 kilomètres » d’Alep, la deuxième ville de Syrie, a affirmé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH, ONG sise au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.
Toujours selon l’OSDH, les combattants « ont pris le contrôle de plus de 50 villes et villages des régions d’Alep et d’Idlib » qui étaient tenues par le régime.
Les combats ont atteint vendredi la ville stratégique de Saraqeb, tenue par le régime, située au sud d’Alep, à l’intersection de deux autoroutes.
Les djihadistes et leurs alliés avaient coupé jeudi la route vitale reliant la capitale, Damas, à Alep.
Plus de 14 000 personnes déplacées, selon l’ONU
Selon l’agence officielle syrienne SANA, ils ont bombardé pour la première fois depuis quatre ans la grande ville, visant la cité universitaire, où quatre civils ont été tués. Au total, le bilan des combats depuis le début de l’offensive lancée mercredi s’élève à au moins 255 morts, dont la plupart sont des combattants, a précisé l’ONG. L’OSDH a fait état de 24 civils tués, dont 19 dans des frappes de l’aviation russe, alliée du régime, sur les zones rebelles.
Dans une conférence de presse, le chef du « gouvernement » autoproclamé à Idlib, Mohammad Al-Bachir, a justifié jeudi l’offensive en disant que le régime avait « commencé à bombarder les zones civiles, ce qui a provoqué l’exode de dizaines de milliers de civils ».
De violents affrontements en cours
De son côté, le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a déclaré que « plus de 14 000 personnes, dont près de la moitié sont des enfants, ont été déplacées » en raison des violences. Le nord de la Syrie bénéficiait depuis ces dernières années d’un calme précaire, rendu possible par un cessez-le-feu instauré après une offensive du régime en mars 2020.
La trêve a été parrainée par Moscou avec la Turquie, laquelle soutient certains groupes rebelles syriens à sa frontière. Le régime syrien a repris en 2015 le contrôle d’une grande partie du pays avec l’appui de ses alliés russes et iraniens. La guerre civile en Syrie a fait plus d’un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes.
Le Kremlin a appelé vendredi les autorités syriennes à « mettre de l’ordre au plus vite dans cette zone et à rétablir l’ordre constitutionnel », a déclaré à la presse son porte-parole, Dmitri Peskov, dénonçant l’offensive en cours comme une « attaque contre la souveraineté de la Syrie ».
Le Sahel sera-t-il contaminé?
Ne perdons pas de vue que le jeu de stratégies des puissances consite en ce moment à faire de la guerre de sous-traitance; ne perdons pas de vue également qu’au Sahel des bras armés d’Al Qaida et de Daesh sont présents. Le terrorisme a toujours joué le rôle d’idiot utile au profit des puissances.
Qui est Hayat Tahrir ech-Châm?