• jeu. Sep 19th, 2024

Sahel Media

L'oeil qui ne se ferme jamais sur la triple région maghrébo-saharo-sahélienne

Le chef de la zaouia Kounta Mahmoud Dicko de retour au Mali

Le chef de la zaouia Kounta Mahmoud Dicko de retour au MaliDicko de retour au Mali

 

Par Fayçal Oukaci 

Le chef de la zaouia Kounta Mahmoud Dicko annonce son retour au Mali, après quelques mois de « convalescence » à Alger.

Dans une vidéo de moins de deux minutes, postée sur son site, l’Imam Mahmoud Dicko annonce son retour au Mali.

Ladite vidéo enregistrée le mercredi 10 avril 2024, en Algérie, affiche un Dicko en bonne santé, vêtu en boubou blanc, et semble avoir été filmée juste après la prière de la fête de ramadan à son lieu de séjour.

Dans son exposé, Dicko critique la manière de faire des autorités maliennes dans le cadre de la réconciliation. Une mission dit-il, « confiée à quelqu’un, à ses dires, qui n’a même pas pu réconcilier ses propres frères du nord, sa propre communauté ». Il souligne par la même occasion qu’il y a « un malaise au sommet de l’Etat connu de tous aujourd’hui ».

Mahmoud Dicko, le retour

Il mentionne que sa communication sera certainement extrapolée de son sens et convertie en une question malsaine, mais qu’il en tient peu compte. Et à l’imam de conclure qu’il reviendra « bientôt au Mali ».

Même si Koulouba estime pouvoir faire cavalier seul au Nord-Mali, il n’en reste pas que la non-adhésion des chefs de l’Azawad rend utopique toute velléité de faire régner la paix dans cette partie importante du pays. La réconciliation nationale est un élément structurant de la stratégie de sortie de crise et de création des conditions de paix et de prospérité durable, sans lesquelles aucun développement n’est possible au Nord-Mali.

Le 6 mars dernier, les autorités maliennes ont annoncé la dissolution du mouvement que parraine l’influent imam Mahmoud Dicko, accusé de « déstabilisation et de menace pour la sécurité publique».

   Un imam polémique et encombrant pour Bamako

La junte malienne a annoncé le 6 mars la dissolution de l’association de soutien à l’imam Mahmoud Dicko, l’un des rares à oser exprimer ouvertement ses désaccords avec les militaires au pouvoir.  « La Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS), créée en vue d’œuvrer pour la stabilité et la paix sociales, s’est transformée en un véritable organe politique de déstabilisation et de menace pour la sécurité publique », a justifié le communiqué du Conseil des ministres

  Si l’influent prédicateur de Badalabougou n’a pas encore réagi à cette décision, la CMAS a appelé ses membres et sympathisants au calme et à la sérénité. « Nous allons explorer toutes les voies de recours possibles, auprès du ministère de l’Administration territoriale, d’où émane la décision, et devant le juge administratif », confie Youssouf Diawara, coordinateur de la Cmas.

L’imam Dicko se trouve en Algérie depuis le mois de décembre. Il s’y était rendu pour y passer sa convalescence après avoir été victime d’un souci de santé.

Pour les partisans de Dicko, les choses sont claires : « Depuis des mois, nous appelons à une transition civile, la transition militaire ayant montré ses limites. C’est cela qui nous vaut aujourd’hui d’être la cible des autorités ».