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La gestion politique et sécuritaire du colonel Goïta pointée du doigt

Mai 21, 2024
La gestion politique et sécuritaire du colonel Goïta pointée du doigt

Imed Mohamed Amine

Journaliste, analyste politique

La gestion politique et sécuritaire du colonel Goïta a été largement pointée du doigt et critiquée par divers acteurs de la vie politique du Mali.
Considéré comme un patriarche de la démocratie au Mali, le professeur Aly Nouhoum Diallo, maître de Conférences, agrégé de médecine interne, a publié le 20 mai, un texte très critique vis-à-vis des autorités de transition dirigées par le colonel Assimi Goïta.
On peut ne pas l’aimer pour son franc-parler, mais le professeur Ali Nouhoun Diallo est un des baobabs du Mali, que tout le monde respecte et vénère pour son amour et son dévouement pour le Mali.
C’est dire combien la gestion du colonel Goïta laisse perplexe même parmi ses plus proches parisans. Dans un précédent article, nous disions combien était mauvaise l’idée de fourguer les chefs de la rébellion du Nord-Mali dans le même sac sécuritaire que les chefs terroristes de Nosra et Daesh, avant que les recommandations du Dialogue inter-Maliens ne vient lui opposer un refus ferme de sa politique jusqu’au-boutisme en proposant un dialogue direct avec les groupes terroristes.

La gestion du colonel Goïta critiquée

Tout un chacun sait que la traque des terroristes au Nord-Mali est impossible sans l’adhésion des populations; or traquer encore leurs chefs équivaut à se tirer une balle dans le pied.

Pourtant, les militaire au pouvoir, menés par le président de la transition Assimi Goïta, doivent être prudents, voire conciliants, puisque ce sont eux qui ont délibérément manqué à leur engagement de céder le pouvoir aux civils d’ici à fin mars 2024, et aucune nouvelle échéance n’est fixée.

Pis encore, la junte multiplie les restrictions politiques, créant ainsi un début de radicalisation politique à l’intéreur du Mali, et même à Bamako.

Plusieurs tours de vis politiques

Dernier acte en date, la condamnation par le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité hier, de l’universitaire Étienne Fakaba Sissoko à deux ans de prison – dont un ferme -, rejetant ainsi sa demande de mise en liberté provisoire, alors qu’il est détenu depuis fin mars. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, son avocat, Me Ibrahim Marhouf Sacko, a dit son intention de faire appel. « On n’est pas surpris, même si on avait dit qu’on avait confiance en la justice », a-t-il déclaré.

Étienne Fakaba Sissoko, économiste, professeur à l’université de Bamako et ancien conseiller du président Ibrahim Boubacar Keïta, est une des personnalités inquiétées pour leurs opinions discordantes sous les colonels qui ont pris par la force en 2020 la tête du pays. Il est l’une des rares voix dissonantes à encore tenter de se faire entendre de l’intérieur. L’universitaire est mis en cause pour la publication en 2023 de Propagande, agitation et harcèlement : la communication gouvernementale pendant la transition au Mali.

Une gestion aux effets limités dans le temps

Le mois dernier, la junte avait suspendu les activités associatives et politiques et interdit aux journalistes de couvrir l’actualité des partis encore représentés dans le pays.

Les Maliens, tant à Bamako, au centre du pays que dans le nord, souffrent de pénuries multformes, allant de l’approvionnement en nourriture aux transports, à l’eau et à l’électricité. De ce fait, il faudrait un front véritablement uni et solidaire pour sortir de l’ornière.

Les militaires maliens serrent la vis chaque semaine un peu plus alors qu’ils s’étaient engagés à remettre le pouvoir entre les mains de la société civile.

Cette forme de gestion a largement démontré ses limites par le passé, et il n’est dit que le colonel ne connaitrait pas la même fin que ses prédécesseurs, ATT et IBK.