Imed Mohamed Amine
Journaliste, analyste politique
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La gestion du colonel Goïta critiquée
Pourtant, les militaire au pouvoir, menés par le président de la transition Assimi Goïta, doivent être prudents, voire conciliants, puisque ce sont eux qui ont délibérément manqué à leur engagement de céder le pouvoir aux civils d’ici à fin mars 2024, et aucune nouvelle échéance n’est fixée.
Plusieurs tours de vis politiques
Dernier acte en date, la condamnation par le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité hier, de l’universitaire Étienne Fakaba Sissoko à deux ans de prison – dont un ferme -, rejetant ainsi sa demande de mise en liberté provisoire, alors qu’il est détenu depuis fin mars. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, son avocat, Me Ibrahim Marhouf Sacko, a dit son intention de faire appel. « On n’est pas surpris, même si on avait dit qu’on avait confiance en la justice », a-t-il déclaré.
Étienne Fakaba Sissoko, économiste, professeur à l’université de Bamako et ancien conseiller du président Ibrahim Boubacar Keïta, est une des personnalités inquiétées pour leurs opinions discordantes sous les colonels qui ont pris par la force en 2020 la tête du pays. Il est l’une des rares voix dissonantes à encore tenter de se faire entendre de l’intérieur. L’universitaire est mis en cause pour la publication en 2023 de Propagande, agitation et harcèlement : la communication gouvernementale pendant la transition au Mali.
Une gestion aux effets limités dans le temps
Le mois dernier, la junte avait suspendu les activités associatives et politiques et interdit aux journalistes de couvrir l’actualité des partis encore représentés dans le pays.
Les Maliens, tant à Bamako, au centre du pays que dans le nord, souffrent de pénuries multformes, allant de l’approvionnement en nourriture aux transports, à l’eau et à l’électricité. De ce fait, il faudrait un front véritablement uni et solidaire pour sortir de l’ornière.
Les militaires maliens serrent la vis chaque semaine un peu plus alors qu’ils s’étaient engagés à remettre le pouvoir entre les mains de la société civile.
Cette forme de gestion a largement démontré ses limites par le passé, et il n’est dit que le colonel ne connaitrait pas la même fin que ses prédécesseurs, ATT et IBK.