• jeu. Sep 19th, 2024

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L'oeil qui ne se ferme jamais sur la triple région maghrébo-saharo-sahélienne

Le Sahara algérien, capitale mondiale de la tomate

Le Sahara algérien, eldorado de la tomateLe Sahara , eldorado de la tomate. C'est sous ce titre que Le Monde Diplomatique a consacré une centrale

 

Un reportage de Pierre Daum 

Le Sahara algérien, eldorado de la tomate. C’est sous ce titre que Le Monde Diplomatique a consacré une centrale à la production exceptionnelle de la tomate au Sahara algérien.

Pour peu que l’eau soit disponible, vous pouvez faire des récoltes qui rendraient jalouses les terres les plus fertiles.

Que vous vous trouvez aujourd’hui, à Kidal, Tombouctou, Djenné, Agadez, Niamey ou Nouakchott vous mangez sans doute de la tomate saharienne.

Sahara algérien, capitale mondiale de la tomate

Laissons Daum vous raconter son périple saharien: « Le sud-est des hauts plateaux algériens connaît un développement spectaculaire de la culture de tomates sous serres. Obéissant à une logique de profit à court terme, cette production permet d’alimenter les marchés d’un pays longtemps éprouvé par les pénuries.

Les touristes qui découvrent les hauts plateaux algériens pour gagner le Grand Sud en gardent un souvenir ébloui. La route nationale 83, qui relie Tébessa à Biskra, y traverse des paysages rocailleux d’une rare beauté.

Entre les contreforts du massif des Aurès au nord et les monts des Nementcha au sud, tout n’est que roc, sable et poussière. Nous sommes à 450 kilomètres au sud-est d’Alger, aux portes de l’immensité saharienne.

Le désert s’affirme déjà ; en été, la chaleur est insupportable et les couleurs se limitent au jaune et au gris, parfois teinté de rose. Aucun vert, bien sûr, puisque rien ne peut pousser sur un sol aussi pauvre en matières organiques et sous un ciel aussi avare en pluie.

Des longs couloirs pour les tomates sous-serres

Et pourtant. Au hasard d’un chemin transversal, ou parfois à quelques mètres de la route nationale, un spectacle étonnant s’offre au visiteur : à perte de vue apparaissent ici et là, posées sur le sable, des milliers de serres-tunnels, ces longs couloirs de plastique en forme de demi-tonneau.

A l’intérieur, dans une atmosphère humide et tiède, des rangées de tomates parfaitement rondes, toutes de la même espèce : la tofane, une variété standard, grosse et vigoureuse.

Depuis quelques années, de décembre à mars, la quasi-totalité des tomates consommées en Algérie proviennent de la région des monts Ziban, autour de Biskra. En particulier de deux zones : celle d’El-Ghrouss à l’ouest et celle de M’Zirâa à l’est.

En 2014, la production des monts Ziban a atteint quelque 300 000 tonnes, soit près d’un tiers de la production annuelle de l’Algérie. Ces tomates d’hiver, d’un goût fade et qui s’abîment très vite, ne peuvent être cultivées dans les zones traditionnelles du Nord (Tipaza, Mostaganem, Skikda, Annaba), où il fait trop froid à cette saison.

Elles n’en sont que plus rentables, faute de concurrentes, et leur prix peut atteindre les 100 dinars (0,85 euro) le kilo sur les étals d’Alger ou d’Oran ; une somme très élevée pour le consommateur, qui pourtant en réclame toujours plus.