Autres déclarations du colonel Goïta:
Les forces militaires maliennes, les FAMA, contrôlent le territoire du pays: “La peur a même changé de camp. Les FAMA gardent l’initiative sur le terrain. Elles sont déployées sur toute l’étendue du territoire national”;
« Plusieurs bases terroristes ont été détruites, des leaders terroristes neutralisés, plusieurs criminels se sont rendus;
« Avec la création de l’AES, les chefs d’État ont décidé de “sortir des partenariats de façade et non efficaces”;
« Le Mali, le Burkina Faso, le Niger s’orientent désormais “vers des partenaires sincères tels que la Russie, la Chine, la Turquie”;
Ces derniers “ont permis aux trois pays de bien s’équiper et de mener avec efficacité les opérations contre les groupes armés terroristes”;
Les sujets sécuritaires, le développement socio-économique des deux pays, la coopération bilatérale ont été abordés lors d’une séance de travail avec le capitaine Ibrahim Traoré.
Des choix contestés et contestables
Les allusions du colonel Goïta ne manquent pas de toucher plusieurs parties. Si la France peut s’estimer dircetment visée, c’est dans la logique des choses.
Toutefois, d’autres pays semblent avoir été visés par le propos du colonel. A Gao, Kidal, Tombouctou, Djenné, Taoudenni ou Ifoghas le ton est à la mesure, car des pays voisins qui ont longtemps aidé et continuent d’aider les populations du Nord-Mali observent la fébrile activité du colonel avec scepticisme.
Remplacer Barkhane par Wagner et Sadat, deux groupes paramilitaires, le premier russe, le second turc, est-il la bonne idée? Les paramilitaires présents sur le terrain ne pourront jamais sécuriser le Mali au vu de leurs effectifs, et, pis encore, sont dans l’incapacité de gérer le Nord-Mali tant que les populations du nord restent en retrait des options choisies par Bamako.
Les partenariats avec Wagner et Sadat sont-ils plus sincères que d’autres? Des questions qui se posent à longueur de lignes.
Les prochains mois risquent d’apporter un démenti brutal aux propos du colonel, au vu de la guerre de sous-traitance qui est en train de se déplacer insidieusement vers le Sahel et le Grand Sahara. Au sommet de cette guerre, les Etats Unis et la France d’un coté, la Russie et la Chine d’un autre.
D’autres puissances s’y insèrent, dont Israël, la Turquie ou les Emirats. Et dès que la guerre en Ukraine et à Gaza prendront fin, ce qui est aujourd’hui une guerre de basse intensité sera devenue une guerre de haute intensité avec des degats collatéraux pour les populations civiles, d’abord. Le décor est planté. La déflagration sonnera bientôt aux oreilles de tous. Et manheur à ceux qui diront qu’ils n’étaient pas courant…
