• sam. Nov 23rd, 2024

Sahel Media

L'oeil qui ne se ferme jamais sur la triple région maghrébo-saharo-sahélienne

Un rapprochement Haftar-Niamey parrainé par le Kremlin?

Un rapprochement Haftar-Niamey parrainé par le Kremlin?Un rapprochement parrainé par le Kremlin?

Un rapprochement Haftar-Niamey pourrait être parrainé par le Kremlin, si l’on se fie aux derniers développements dans la région. 

Entre les deux, la puissante Russie, qui a intérêt à voir ce rapprochement se concrétiser au plus vite. Une toile d’araignée qui se tisse au profit des puissances, mais pas vraiment au bénéfice des pays de la région, à commencer par la Libye elle-même.
Les fréquentes rencontres entre les nouvelles autorités nigériennes et le chef de l’Armée nationale libyenne posent les jalons d’une alliance inédite le long de la frontière entre le Niger et la Libye, lieu de passage des migrants vers l’Europe.
Le général Khalifa Haftar (à g.) et le général Abdourahamane Tchiani.

Un rapprochement inédit Haftar-Niamey

En manque de légitimité, Haftar a tout intérêt à tisser des liens avec les pays voisins. Si l’Egypte est un de ses mentors, il n’en est pas de même pour le voisinage, qui voit d’un mauvais œil ses manœuvres suspectes et ses alliances douteuses avec certaines puissances, dont Israël pourrait représenter un cas extrême.
La récente visite de Sadam Haftar au Burkina Faso fait partie du plan. Et c’est toujours les Russes qui sont à la manœuvre, puisque ils constitue l’allié puissant et le mentor de tous ces pays.
Une autre visite du clan Haftar en Mauritanie indique que l’Algérie est évitée avec soin dans ce plan de rapprochement. La raison est claire: l’Algérie n’a jamais fait confiance à Haftar.

Un maréchal multi-services

Homme de treillis et de guerre, celui-ci est dans une logique de tension, et souvent il est utilisé par ses mentors pour cette mission précise: maintenir les tensions et monter la surenchère de guerre.
Ses relations avec la Russie, les Etats Unis (après avoir été condamné par des tribunaux américains, il vient d’être adoubé par le commandant d’Africom), Israël, l’Egypte, les Emirats, l’Arabie Saoudite et la France en font un chef militaire multi-services et multi-usages.
Le renforcement de sa mainmise sur la Libye par le biais de ses fils et sa politique de clan renseignent sur ses dispositions du moment et ses dispositions à venir. Car le problème qui se pose aujourd’hui est de savoir à quoi tendent ses rapprochements et ses réglages opérés par Moscou dans la cadre plus globale de sa guerre de tranchées avec les Etats Unis et l’Occident. Des opérations secrètes et dangereuses qui peuvent affecter la sécurité de certains pays, qui, comme la Tunisie et l’Algérie, ne s’imbriquent pas dans ses plans de guerres futures.