• sam. Nov 23rd, 2024

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Au Niger, l’ancien ministre Rhissa Ag Boula passe à la lutte armée

Au Niger, l'ancien ministre Rhissa Ag Boula passe à la lutte arméeAu Niger, l'ancien ministre Ag Boula passe à la lutte armée
Face à Abdourahamane Tiani, Rhissa Ag Boula passe à la lutte armée. Les médias occidentaux couvrent bizzarement toutes les actions de ce dernier en les amplifiant.

En effet, l’ancien ministre nigérien Rhissa Ag Boula a annoncé la création des « Forces armées libres », un mouvement politique et militaire visant à renverser la junte au pouvoir.

Un an après sa création, le Conseil de la résistance pour la République (CRR), mouvement d’opposition à la junte nigérienne, a été dissous.

C’est son fondateur, Rhissa Ag Boula, qui l’a annoncé le 25 septembre via un communiqué. Mais, pour l’ancien ministre de Mohamed Bazoum, cette dissolution n’est en réalité qu’un pas de plus vers la lutte armée.

Qui est derrière Rhissa Ag Boula?

Déjà, en 2023, l’ancien chef rebelle touareg et ministre nigérien Rhissa Ag Boula a annoncé la création d’un Conseil de la résistance pour la République avec pour objectif de rétablir l’ordre constitutionnel au Niger et de libérer le président Bazoum.

Deux semaines après le coup d’État mené par un groupe de militaires à Niamey, le ministre Rhissa Ag Boula a annoncé le lancement d’un Conseil de la résistance pour la République (CRR), appelant à l’arrestation du chef des putschistes, le général Tiani, et à la libération du président élu, Mohamed Bazoum, dont il était l’un des plus proches conseillers.

L’homme politique touareg dénonce le « jusqu’au-boutisme » de certains membres de la junte, « l’infâme pratique de manipulation de masse » ainsi que « la tentation de faire appel à des mercenaires et criminels de guerre connus sous le nom de Wagner ».

Avec le CRR, il veut rétablier, dit-il, « l’ordre, la légalité constitutionnelle et le président Mohamed Bazoum dans la plénitude de ses fonctions ».

Né en 1957 à Tchirozérine, cité minière dans le désert, à 1 000 km au nord-est de Niamey, Rhissa Ag Boula a d’abord été guide touristique. En 1983, il fonde Temet Voyages, la première agence touristique de la région d’Agadez.

De la rébellion au gouvernement

C’est dans cette décennie 1990 que débute pour lui la lutte armée contre le pouvoir central accusé par les Touareg de violences et de discriminations contre les « hommes bleus » ainsi que d’une mauvaise gestion de l’aide humanitaire destinée aux réfugiés du nord du Niger.

Cette révolte débouchera sur des accords de paix en 1995 et en 1997. Ceux-ci prévoyaient notamment un processus de décentralisation ainsi que l’intégration d’une partie des rebelles dans les forces de sécurité.

Commence alors un nouveau chapitre pour Ag Boula, qui entre au gouvernement en tant que ministre du Tourisme et de l’Artisanat.

Le coup d’Etat qui a fait tomber Bazoum a été décisif dans son parcours politique. L’ancien ministre fait de l’opposition, puis constitue une armée de loyalistes. Combien sont-ils? Quels sont ses effectifs pour prétendre inquiéter Niamey? On ne le sait pas.

Fidèle allié de Bazoum, Ag Boula veut le retour de celui-ci. Mais la majorité du peuple du Niger n’a-t-il pas définitivement tourné la page Bazoum?