Amélia Adjou
Journaliste, analyste politique
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Manœuvres à Djibouti et en Érythrée
Militaires, commerciaux, bientôt touristiques… Les intérêts sont nombreux dans la mer Rouge. France, États-Unis, Italie, Japon puis récemment la Chine : tous ont une base militaire à Djibouti, le pays qui joint le golfe d’Aden et la mer Rouge, et témoignent de l’importance stratégique d’être dans la région, où transite le commerce mondial.
Mais la région est aussi la caisse de résonance de conflits : la tension est montée ces derniers mois avec les attaques menées par les houthis, en solidarité avec le peuple palestinien.
Si les grandes puissances ont tout fait pour garder un pied-à-terre dans la région, elles sont aujourd’hui en compétition avec des émergents, et notamment de l’Arabie Saoudite et des Émirats arabes unis, qui ont depuis 2015 et son offensive au Yémen opéré un “tournant” vers la mer Rouge, avec des motivations militaires et commerciales : les côtes africaines sont, au point le plus proche, à 27 km du Yémen.
La Turquie, dernière puissance à s’y implanter
Le 21 février dernier, la Turquie signait avec la Somalie un accord militaire et commercial. Elle s’engageait notamment à défendre le littoral somalien.
Après la reconnaissance le 1er janvier dernier du Somaliland par l’Éthiopie, c’est une démonstration de soutien que la Turquie a opéré auprès de son partenaire depuis plusieurs années.
Dans le même temps, la Turquie est loin d’avoir rompu ses relations avec l’Éthiopie, dont elle est un partenaire économique essentiel. Quelle est la stratégie de la Turquie sur les bords de la mer Rouge et dans la Corne de l’Afrique ?