Alger prend de la hauteur mais livre du lourd
« Mon pays a une solide volonté et une main tendue à chaque fois que les conditions nécessitent d’être aux côtés de nos frères à l’effet de bâtir un espace sahélien en paix et en sécurité », a ajouté Attaf.
Tout en affirmant que l’Algérie avance à pas sûrs sur la voie tracée par le Président de la République Abdelmadjid Tebboune dans le renforcement de sa stabilité politique et de ses institutions, la construction d’un économie nationale forte et diversifiée qui mettra fin à la dépendance au secteur des hydrocarbures, et pour renforcer le caractère social de l’Etat, Attaf a souligné qu’à la lumière de ses réalisation spectaculaires, « l’Algérie oeuvre à renforcer ses relations avec tous les pays frères, amis et partenaires, dans ses espaces d’appartenance et au-delà ».
Il a également assuré que « l’Algérie continuera à travailler avec tous les Etats membres de notre organisation des Nations Unies, pour réhabiliter les principes et les valeurs consacrés dans la Charte des Nations Unies ».
Quelle mouche a piqué la junte militaire à Bamako?
Auparavant, le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale du Mali, le colonel Abdoulaye Maïga a profité de son intervention à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies pour adresser une critique sévère à l’Algérie, dénonçant ce qu’il a qualifié d’ingérence inacceptable dans les affaires intérieures maliennes.
Après quelques phrases conciliantes, le discours du Colonel Maïga a pris un tournant critique lorsqu’il a évoqué les récents propos tenus par deux hauts responsables algériens, qu’il accuse de saper les efforts du Mali pour restaurer la paix et l’ordre sur son territoire.
La première cible de ses critiques a été le ministre algérien des Affaires étrangères, qui, le 31 juillet 2024, avait déclaré que « la crise malienne ne pouvait être résolue que par des moyens politiques », tout en insistant sur l’importance de l’Accord d’Alger.
Le Colonel Maïga a qualifié cette déclaration d’« ingérence grave », rappelant que le Mali avait officiellement mis fin à l’Accord en janvier 2024, après avoir jugé que celui-ci ne servait plus les intérêts du pays. « Le Mali est souverain dans ses décisions et nul ne peut revendiquer d’aimer le Mali plus que les Maliens eux-mêmes », a-t-il martelé, en dénonçant les tentatives de certains responsables algériens de maintenir un accord que les Maliens considèrent désormais comme obsolète.
Le deuxième diplomate critiqué par le ministre malien est l’ambassadeur algérien aux Nations Unies, qui, en août 2024, avait affirmé qu’une frappe de drone dans le nord du Mali avait causé des pertes civiles, insinuant que les responsables de cette frappe opéraient sans contrôle.
Des menaces sans voile
Le Colonel Maïga a rejeté ces accusations, les qualifiant de « diffamatoires » et affirmant que les opérateurs de drones maliens étaient « hautement qualifiés et respectaient les normes internationales ». Il a aussi rappelé que ces frappes ciblaient des groupes terroristes et non des civils et que les Forces de défense et de sécurité maliennes étaient plus que capables de gérer ces opérations sans interférence extérieure.
Le Colonel Maïga a martelé: « Le Mali ne restera pas les bras croisés face à toute tentative de saper sa souveraineté », a-t-il déclaré, avertissant que toute action contre le pays serait suivie de représailles.
Des propos d’une rare violence de la part de la junte depuis la défaite cuisante de Tinza. On comprend l’amertume de la défaite militaire, on ne comprendra pas le manque de respect et le peu de politesse nevrs le voisin, le grand frère qui a solutionné plusieurs crises majeures au Mali depuis 1991.