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Terrorisme au Sahel: les graves accusations de Niamey portées à la France

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Niamey/Salif Omar

La France « renseigne, forme, finance et arme des groupes terroristes au Sahel », accuse le Niger par la voix de son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Bakary Yaou Sangaré.
Celui-ci a pointé du doigt la « nouvelle stratégie de recolonisation » menée par la France qu’il accuse de soutenir le terrorisme au Sahel.

Le chef de la diplomatie nigérienne s’exprimait à la 79e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Après avoir rappelé que « la région du Sahel est en proie, depuis plus d’une dizaine d’années, à une grave crise sécuritaire qui menace même l’existence de ses États », il a déploré le soutien qu’apportent certaines puissances occidentales au terrorisme qui sévit au Sahel.

Terrorisme au Sahel, les sources…

« Le Niger réitère sa ferme condamnation de ces actes hostiles et toute forme d’appui au terrorisme », a déclaré Bakary Yaou Sangaré.

« C’est le lieu de dénoncer la nouvelle stratégie de recolonisation assumée par la France qui renseigne, forme, finance et arme des groupes terroristes au Sahel », a-t-il poursuivi, condamnant au passage « le soutien actif et publiquement revendiqué de l’Ukraine à la coalition terroriste qui a lâchement attaqué la localité de Tinzawatene au Mali ».

Pour rappel, le président de la Transition du Niger, Abdourahamane Tiani, avait accusé en août dernier la France de vouloir déstabiliser son pays et de soutenir le terrorisme en Afrique de l’Ouest.

Un loyaliste de Bazoum a déclaré récemment avoir pris les armes, et justement, Niamey dit cet ancien ministre de Bazoum est un pion de la france.

Le Quai d’Orsay rejette les accusations

Paris n’avait pas réagi aux accusations de Tiani. Toutefois, suite à des accusations semblables, formulées par le Premier ministre nigérien Ali Mahamane Lamine Zeine au mois de mai, sur l’existence de camps d’entrainements français au Bénin, et dont la finalité était de déstabiliser le Niger, le Quai d’Orsay avait rejeté toutes les allégations nigériennes.

En effet, Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, avait affirmé en réponse à une question posée par Anadolu dans la foulée des événements, que, « par principe, il est évidemment faux qu’il puisse y avoir une quelconque formation de terroristes sur nos bases militaires ».

Pour sa part, l’État-major des Armées françaises avait indiqué qu’il « n’existe pas au Bénin de base militaire française (les seuls militaires permanents sont l’attaché de défense et les coopérants qui sont détachés auprès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères). »

Détérioration des relations

Le Bénin avait également réagi par l’intermédiaire du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Wilfried Léandre Houngbédji, qualifiant les accusations nigériennes « d’affabulations ».

Depuis le coup d’Etat militaire du 26 juillet 2023 contre le président Mohamed Bazoum, les relations diplomatiques entre la France et le son ancienne colonie, le Niger, se sont fortement dégradées.

Face au refus de Paris de leur reconnaître toute légitimité et au soutien actif de la France aux sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), dont la menace d’une intervention militaire, les nouvelles autorités nigériennes ont dénoncé l’accord militaire entre le Niger et la France.

Dans la foulée, les autorités nigériennes ont demandé et obtenu le retrait des forces françaises déployées au Niger dans le cadre de la lutte contre le terrorism