De notre correspondant au Niger :
Ali Zennani, spécialiste des questions africaines
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Création d’une Confédération des tribus arabes du Niger à Niamey; ses chefs affirment : « Nous œuvrerons pour un bon voisinage, notamment avec l’Algérie »
Malgré un Sahel en feu, les tribus du Niger ont toujours une révérence quasi-religieuse pour le grand voisin algérien. Il y a quelques semaines, une réunion de la grande tribu Dermatchaken, une forte tribu nigérienne qui se trouve éparpillée, à cheval entre le Niger, l’Algérie, le Mali et la Libye, a été organisée au nord du pays.
Mais le 7 octobre, ce sont toutes les tribus arabes du Niger qui se sont retrouvées à Niamey pour les Premières assises des tribus arabes du Niger, formant une Confédération plus soudée que les précédentes.
Création d’une Confédération des tribus arabes du Niger
De toute évidence, cette alliance a été faite sous la poussée des contraintes sécuritaires et politiques que vit le Niger, et c’est une bonne chose.
Les Arabes du Niger ont déclaré avoir formé une alliance portant le nom de « Ligue des Arabes du Niger », une organisation non gouvernementale agréée par l’Etat du Niger et dirigée par M. Mohamed Ould Sidi Ali, l’un des notables de la tribu arabe des Yadas.
Etaient présents tous les délégués des tribus arabes du Niger lors de cette réunion tenue à Niamey, le 7 octobre 2024, sous la supervision d’un représentant de l’autorité judiciaire du Niger.
Une minorité influente
Les tribus arabes qui se trouvent au Niger constituent une minorité au Niger, mais, on l’a vu, sont très influentes lors des élections pour leur grande implication politique et religieuse ; ils jouissent de tous leurs droits civils et politiques et ont des représentants au Parlement et dans les conseils locaux.
Les participants à la réunion de Niamey ont convenu de « se tenir aux côtés des autorités nigériennes pour contribuer à instaurer un climat de sécurité et stabilité dans le pays », et « consolider les relations fraternelles avec les pays voisins, notamment avec le grand voisin l’Algérie ».
Les Ouled Slimane, également appelés wassili, une tribu d’origine arabe du Niger, également présente au Fezzan, en Libye, et au Tchad, ont donné par exemple au Niger l’ancien président Mohamed Bazoum. Il avait été notamment porté par les tribus arabes du Niger, telles les Mehamid, les touaregs et les Toubous (ces derniers avaient migrés en masse vers le Tchad, mais originellement sont du Niger).
Au Niger, il faut compter trois grands groupes ethniques: les Haoussa (47,2 %); les Zarma (18,2 %) et les Peuls (8,3 %). Il faut ajouter aussi les Songaï (5,2 %), les Touaregs (4,6 %), les Kanouri (4,2 ) et les Maures (3,7 %).
Les Haoussas du Nigeria sont installés au Niger, et les échanges entre les deux pays sont importants. Le Niger compte huit langues nationales : haoussa, zarma, tamajaq, peul, kanouri, arabe, gourmantché, toubou.
